Histoires
Histoire de l’hôtel de l’Abbaye de Longpont
Vous avez tous été déjeuner ou dîner au moins une fois au restaurant-hôtel de l’Abbaye de Longpont qui a été tenu pendant 40 ans par Benoît Verdun.
Cette auberge a une histoire fortement liée à celle de l’Abbaye, fondée par Bernard de Clairvaux en 1132 et dont la construction fut achevée en 1227. Pour entrer dans l’Abbaye on franchissait la porte fortifiée: le porche avec les tourelles.
Celle-ci date du 15ème siècle. L'étage à colombages est flanqué de quatre tourelles à toit de pierre.
Ce châtelet pouvait loger une petite garnison de protection. Il fut restauré après la Grande Guerre.
L’ensemble abbatial était ceint d’un mur de protection dont subsistent quelques traces autour de ce qui est devenu le village. Lorsque l’on regarde la façade de l’hôtel on trouve sur la gauche la cour de la Vacherie où il y a maintenant quelques maisons au charme bucolique. C’est ici que se situaient les étables de l’Abbaye.
L’hôtel actuel se situe au niveau de la carriole. Le porche que l’on voit donne sur l’actuelle impasse de la Vacherie. C’était une ferme qui sous la révolution avait été loué à Charlemagne Lemaire, qui était le maire de Saint Pierre Aigle
Vue du village avant la guerre
Les abbés étaient des nobles nommés par le roi. Ils résidaient rarement à Longpont. Parmi ces nobles, on y trouve plusieurs cardinaux. Les bénéfices liés à l’abbaye justifient le choix des abbés commendataires.
Les pèlerins et les personnalités de passage étaient logés dans l'hôtellerie tenue par le père hôtelier, qui seul avait des contacts avec l’extérieur. Les autres moines étant astreints à la règle cistercienne, sans contact avec les hôtes. Saint Louis est présent en 1227 lors de la consécration de l’Abbaye. On peut penser qu’il a logé dans l’hôtellerie de l’abbaye. On pense que l’hôtel-restaurant est situé exactement où était situé l’hôtellerie de l’abbaye.
La petite maison à droite a été démolie en 1900
Un tableau de Baraquin (1813-1892). Baraquin est né à Hautefontaine et mort à Pierrefonds. L'essentiel de ses œuvres est conservé au musée de Soissons.
Les guerres de religion et d'autres périodes troublées bouleversèrent la vie à l'abbaye. C'est ainsi que juste avant la Révolution les moines n'étaient plus qu'une douzaine et avaient fait appel à un gérant pour tenir l'hôtellerie.
A la révolution, l'abbaye et donc l’hôtellerie "où pend l'enseigne du cygne" ont été saisis en tant que "Bien national", comme tous les établissements religieux en France et vendus aux enchères. C’est le gérant de l’époque, le citoyen Bonnier qui adjuge en 1791 "l' hôtellerie du cygne ". De fait c'était l'auberge du "signe de la croix" mais les révolutionnaires ont effacé le mot croix et corrigé le mot signe ! L'enseigne était un rébus pour ceux qui ne savaient pas lire: un cygne barré d'une croix!
En 1804 le comte Henri de Montesquiou rachète le bâtiment des moines convers, déjà transformé en "palais" par les abbés , et l'église abbatiale ruinée par les démolisseurs. Ce sont ses descendants qui sont les actuels propriétaires du domaine.
La légende veut qu’Alexandre Dumas en visitant le "château", ancien logis des abbés, vit le portrait de d’Artagnan, ancêtre des Montesquiou, ce qui lui inspira le héros de son roman. D’où Alexandre Dumas connaissait-il les Montesquiou ?
C’est en rendant visite à son parrain et tuteur Collard de Montjouy, député de l’Aisne de 1807 à 1811,
propriétaire du château de Villers Hélon, que le jeune Alexandre s'arrêta à Longpont.
L'auberge passe de mains en mains. Vers 1850 c’est Potier, qui est maître de poste à la ferme de Vertefeuille qui l’exploite. Longpont a payé un lourd tribut à l’offensive de 1918
Ici on voit les troupes coloniales (1917 ?) devant l’hôtel qui a cette époque s’appelle hôtel des Ruines.
On voit bien le porche de la Vacherie
Au début des années 1960 Gina Woirin native de Longpont achète l’auberge à un certain Grignon.
C’était une femme énergique qui menait aussi une activité de tripière en gros à la Villette.
En 1973 Benoît Verdun son petit-fils reprit le flambeau.
L’hôtel s’appelle toujours l’hôtel des Ruines.
Il y avait une pompe à essence qui a fonctionné jusqu’en dans les années 60
Histoire du département de l’Aisne
Le territoire dont a été formé le département de l’Aisne était occupé, avant la conquête romaine, par diverses peuplades, qui ont laissé leur nom aux provinces, ultérieurement constituées dans le royaume de France. Le pays habité par les Suessiones est devenu le Soissonnais. Le Laonnais est l’ancienne patrie des Lauduni, de même que la Vermandois et le Noyonnais étaient originairement les contrées où vivaient les Veromandui et les Novioduni. Si nous ajoutons la Thiérache à ces divisions primitives, si nous rappelons que, dans la répartition territoriale des grandes provinces, le Noyonnais et le Laonnais furent incorporés à l’Ile-de-France, pendant que le Vermandois, la Thiérache et le Soissonnais continuaient à faire partie de la Picardie, il n’y a donc pas d’unité dans l’histoire générale du département et ses villes furent chacune, et pendant longtemps, le centre et la capitale d’une petite province.
Après avoir pris part à la grande lutte nationale contre les Romains, les Suessiones s’allièrent avec ces mêmes Romains contre les Belges et contribuèrent à la victoire que Jules César remporta sur eux à Bibrax ; ce qui fit que cette partie de la Gaule fut traitée par les Romains moins en pays conquis qu’en alliée. Les villes furent embellies, des temples et des monuments d’utilité publique furent élevés ; des routes dont il reste encore des traces furent construites. Aussi, plus qu’aucun autre de la Gaule, ce pays semble-t-il s’être absorbé dans l’unité du monde romain ; il avait été compris, sous le règne d’Honorius, dans la seconde Belgique.
Quand les hordes barbares se ruèrent sur la Gaule, les Romains trouvèrent, sur les bords de l’Aisne, des alliés dévoués et courageux, qui les assistèrent vaillamment dans leurs efforts pour repousser l’ennemi commun ; les Suessiones et les Lauduni se signalèrent dans la résistance victorieuse qui fut opposée à l’invasion des Vandales en 407 ; mais moins d’un siècle plus tard, en 486, la fortune imposa de nouveaux maîtres à la Gaule ; les plaines de Soissons virent la défaite de Syagrius, le dernier représentant de la domination romaine, et la victoire des Francs commandés par Clovis.
A la mort de ce prince, dans le partage de ses États, le Soissonnais forma, de 511 à 558, un royaume indépendant qui se confondit ensuite dans celui de Clotaire Ier. Chilpéric, un de ses fils, eut à son tour le Soissonnais en héritage et prit le titre de roi de Soissons.
Chez tous les princes de la première race, jusqu’à Louis d’Outre-mer, qui, en 936 fixe sa résidence à Laon, nous trouvons une prédilection marquée pour cette contrée, soit que l’importance des villes les désignât alors comme places stratégiques ou sièges d’administration, soit que le caractère des habitants se fût concilié la faveur des nouveaux maîtres, comme il avait auparavant conquis les sympathies romaines ; du Cange constate que, pendant cette période, le pays resta inféodé au domaine de la couronne et fit constamment partie de ce qu’on appelait proprement la France. Le seul fait militaire qui se rattache à cette époque est une victoire de Carloman sur les Normands, remportée en 833, et dont les bords de l’Aisne furent le théâtre ; victoire qui fut suivie d’un traité de paix signé à Vailly.
C’est seulement après Charlemagne, et par suite des prodigieux accroissements de l’empire franc, que le gouvernement des villes et provinces fut confié à des comtes ou barons, d’où descendirent la plupart des dynasties féodales ; toutefois, les comtes du Vermandois étaient de la race du grand empereur.
En même temps que se consolidait et s’étendait la monarchie franque, le christianisme, qui l’avait précédée et qui lui avait préparé les voies par la dissolution de l’empire romain, en recevait, à son tour, la protection la plus puissante et les faveurs les plus signalées. L’œuvre apostolique avait duré trois siècles, du IVe au VIIe ; les plus glorieux soldats de l’Église militante furent, pour cette période : saint Firmin, saint Crépin et saint Crépinien, saint Valère et saint Rufin, saint Quentin, saint Waast, saint Valery et saint Riquier, saint Lucien et les apôtres de l’Église irlandaise. Avant l’extinction de la première race, de riches et nombreuses abbayes couvraient le pays ; on en comptait quatorze pour les diocèses de Noyon, Laon, Soissons, Amiens et Beauvais ; les villes mettaient leur orgueil dans la richesse et l’importance de leur cathédrale, et le pouvoir temporel, en maint endroit, augmentait encore l’influence religieuse des évêques.
Affaiblissement du pouvoir royal, morcellement du territoire en fiefs féodaux, rivalités des évêques et des barons, efforts des communes pour s’affranchir, tels sont les éléments principaux qui constituent l’histoire de France sous les rois de la seconde race ; nulle part ces caractères ne se dessinent d’une manière plus saisissante, ne se traduisent en épisodes plus significatifs que dans les annales de ce département. Si le pouvoir royal garde encore quelques restes de son influence sur le pays, si dès 1185 le Vermandois est réuni à la couronne par Philippe-Auguste, nous voyons surgir l’autorité quasi souveraine des prélats de Noyon, Laon et Soissons ; nous voyons arriver jusqu’au mépris des ordres royaux l’indépendance des Enguerrand de Coucy, et nous assistons aux premières et aux plus ardentes luttes de la bourgeoisie, combattant pour son émancipation communale.
Pendant que le pays est en proie à ces dissensions intestines, sa position géographique l’expose aux assauts des plus redoutables ennemis du dehors ; la possession de l’Espagne, de la Flandre et des Pays-Bas par les ducs de Bourgogne et la maison d’Autriche le met en contact, pendant plusieurs siècles, avec ces implacables adversaires de la France. Au commencement du XVe siècle, les Bourguignons s’emparèrent du Soissonnais et du Laonnais ; ils n’en sont chassés qu’en 1414. En 1557, les Espagnols gagnent contre notre armée la fameuse bataille de Saint-Quentin. Puis, aux guerres étrangères succèdent les guerres civiles de la Réforme, dans lesquelles intervient encore l’Espagnol, et qui ne prennent fin qu’en 1584, après le triomphe définitif de Henri IV et son avènement au trône.
Les derniers frémissements de la féodalité domptée agitèrent encore le pays pendant la minorité de Louis XIII. Les Espagnols, prompts à saisir toute occasion d’affaiblir la France, firent encore à cette époque plusieurs irruptions ; mais Richelieu, dont la main ferme et habile allait prendre le gouvernail, sut forcer l’ennemi à respecter nos frontières et assurer la paix intérieure.
Jusqu’aux guerres de Louis XIV, le pays fut tranquille ; pendant la première partie de ce règne, c’est le sol étranger que foulaient nos armées victorieuses ; mais l’heure des désastres arriva l’ennemi envahit à son tour la France ; les troupes impériales pénétrèrent, en 1712, jusqu’aux environs de Laon, et il fallut la victoire de Denain pour sauver la gloire de nos armes et l’intégrité de notre territoire. Le département de l’Aisne devait revoir l’ennemi en 1814 et en 1815 ; la conduite de ses habitants répondit alors à tout ce qu’on pouvait attendre de l’esprit patriotique et national qui avait toujours animé leurs pères ; mais la nature du sol, composé en grande partie de vastes plaines totalement découvertes, le peu de largeur des cours d’eau y permirent, moins qu’ailleurs, la guerre de partisans, dernière ressource ou dernière vengeance des pays envahis.
Pour les événements intérieurs, dans le cours de ce dernier siècle, la chronique intime du département est moins riche encore en faits d’une importance générale ; Soissons fut cependant, en 1728, le siège d’un congrès européen qui promettait de terminer tous les différends des grandes puissances, et qui, après plusieurs mois de conférences, n’amena aucun résultat.
Il y eut, en 1787, un remaniement administratif et l’essai d’une nouvelle organisation politique ; on décida l’établissement d’une assemblée provinciale pour le Soissonnais, et on créa des chefs-lieux d’élection dans chacune des villes principales qui forment le département actuel, à Soissons, Laon, Château-Thierry, Guise et Saint-Quentin ; cette réforme ne précéda que de quelques années la transformation de la France en départements ; Soissons devait y perdre sa supériorité, et Laon fut choisi pour chef-lieu de l’Aisne, comme point plus central et mieux approprié à la surveillance administrative. Mais le chef-lieu industriel se trouve aujourd’hui à Saint-Quentin, la ville la plus importante du département.
En 1870, le département de l’Aisne fut un des premiers envahis par les armées allemandes ; plusieurs combats s’y livrèrent, notamment aux environs de Saint-Quentin ; il ne fut complètement évacué qu’à la libération du territoire. Les pertes, de toute nature éprouvées par les habitants, par suite de cette occupation, ont été évaluées à 23 millions 742 839 francs 37 centimes.
Le Château de Cœuvres & Valsery
Lieu de rencontre de Henri IV et Gabrielle d'Estrées en 1590 -
Original et onirique château maniériste de fête de la Renaissance, bâti pour les ducs d'Estrées au milieu du XVIème siècle,
achevé vers 1575. Henri IV y a rencontré Gabrielle d'Estrées en 1590, date du début de leur liaison romanesque et tumultueuse. 6 hectares de terres.
Bien qu'ayant l'allure d'une forteresse, il s'agit d'un château de plaisance, et plus précisément de fête à la vue du plan décentré se caractérisant par un corps de logis décentré et de petite taille, la présence de quatre imposants pavillons et d'une possible grande galerie disparue au sud-ouest.
L'ambitieuse famille d'Estrées ayant compté notamment un ambassadeur de France à Rome, avait une réputation festive et mondaine, proche de la famille royale ; Coeuvres-Valsery sera érigé en marquisat puis en duché-pairie pour elle.
De cet ambitieux ensemble bâti dans la seconde moitié du XVIème siècle, proche des réalisations royales, il ne reste que des vestiges issus des démolitions de la Révolution et du bombardement de 1918 alors que la restauration initiée à la fin du XIXème siècle venait de s'achever.
L'environnement, curieusement implanté sur un marécage confirme un choix baroque, pouvant trouver son explication dans le maniérisme, courant de pensée et artistique du XVIème siècle ayant un goût pour l'étrange, le curieux, le bizarre, l'original ; allant parfois jusqu'à des extrémités d'incongruité et de mauvais goût. Architecture, Un plan carré, marqué de grandes douves sèches enjambées par des ponts de deux côtés, cantonné de pavillons d'angle carrés en légère saillie.
L'architecture est en bel appareillage de pierres calcaire, les murs des douves sont légèrement talutés.
L'élément le plus remarquable est le pavillon dit Henri IV à l'ouest, de plan carré coiffé d'un grand toit à quatre pans, accolé d'une tour d'escalier carrée coiffée d'un dôme ; sur le côté une aile basse.
Les fenêtres sont à meneaux et traverses, lucarnes à fronton cintré. Belles modénatures en façades, fenêtres à bandeaux.
A l'intérieur de ce pavillon, une grande salle ornée d'une cheminée néo-Renaissance, sol noir et blanc, plafond à poutres et lambourdes orné de peintures et d'écussons, bas lambris. Deux autres pièces. Un escalier à vis en pierre. A l'étage, une grande pièce sans aucun décor, deux autres pièces.
Un grand comble. Côté Sud-Est, superbe cryptoportique sur lequel se tenait peut-être la galerie en bois, elle comprend une série de pièces voutées, notamment les grandes cuisines à la superbe stéréotomie.
Beaux sols de dalles de pierre. Un deuxième niveau de sous-sol abrite des galeries inondées. Vestiges du pavillon d'escalier avec deux baies en plein cintre, escalier droit rampe sur rampe sous une voute en plein cintre.
Au Nord-Est, aile de communs, largement reconstruite après la Première Guerre Mondiale, au centre, un logis porche coiffé d'un toit à quatre pans, accolé d'une tourelle d'escalier coiffée d'un dôme.
A l'intérieur, quelques rares éléments d'origine, un escalier à vis en pierre, une cheminée néo-Renaissance. Joli volume au premier étage du porche. Personnage : Gabrielle d'Estrées. Née à Coeuvres-Valsery en 1573, décédée à Paris en 1599. Femme à la vie tumultueuse, dont la mère était déjà décrite comme légère, la fratrie de sept sœurs fut appelée «les sept péchés capitaux » par Madame de Sévigné, le père disant que Coeuvres-Valsery était « un clapier à putains ».
La famille ayant de grandes ambitions sociales, elle cumulait déjà les charges et fonctions importantes, Gabrielle rencontra le roi Henri IV à Coeuvres-Valsery en 1590, par l'intermédiaire de son amant.
Le Roi la courtisa ardemment, revenant spécialement à Coeuvres-Valsery, au bout de six mois, elle céda. Il voulu l'épouser, allant même jusqu'à annoncer leur mariage en public lors d'une fête au Louvre le 23 février 1599 ; elle décéda peu de temps après le 10 avril 1599 en portant l'enfant qu'elle avait eu avec Henri IV, certainement des suites de sa grossesse, bien qu'elle présentait tous les signes d'un empoisonnement, ce qui fit longtemps planer le doute sur l'origine de sa mort.
Henri IV couvrit la famille d'Estrées de titres et de charges.
Le père de Gabrielle, Antoine d'Estrées était Gouverneur de l'Ile de France, son Frère, François-Annibal, évêque de Noyon, Ambassadeur de France à Rome, sa sœur Abbesse de Maubuisson. Provenance historique, -Famille de Villiers
-1552 Achat par Jean d'Estrées.
-1552-1575 travaux de construction du château actuel.
-1573 Naissance de Gabrielle d'Estrées à Coeuvres-Valsery.
-1575 Mort de Jean d'Estrées, grand-père de Gabrielle d'Estrées.
-1590 Visite de Henri IV à Coeuvre-Valsery qui y rencontre Gabrielle d'Estrées.
-1739, Le château dégradé passe aux Le Tellier.
-1793-1795 vente en bien national, démolition et morcellement du domaine
-XIXème siècle, achat par les Berthier de Sauvigny qui réalisent d'importants travaux de restauration à la fin du XIXème siècle
-1918 Bombardements durant la bataille de la Marne.
-Vers 1920 travaux de restauration en dommages de guerre.
-1953 Vente à la commune de Madeleine-les-Lille qui y aménage une colonie de vacances.
-1974 Aménagement en maison de retraite.
Le destin tragique de Gabrielle d’Estrées, favorite du roi Henri IV
Elle était « blonde, dorée, d’une taille admirable, d'un teint d’une blancheur éclatante » écrit Mademoiselle de Guise : reconnue comme l’une des plus belles femmes de son temps, Gabrielle d’Estrées fut la favorite du roi Henri IV de 1591 à 1599. Ils eurent trois enfants et il avait annoncé qu’il allait l’épouser lorsqu’elle mourut soudainement à l’âge de 26 ans, alors qu’elle portait leur quatrième enfant.
Revenons sur son histoire romanesque
Gabrielle est née à Cœuvres en 1573. Issu de la maison d’Estrées, originaire du Boulonnais, son père, Antoine d’Estrées, Marquisde Cœuvres, est un militaire de carrière. De son mariage avecFrançoise Babou de la Bourdaisière sont nés onze enfants dont sept filles : Gabrielle est la quatrième. Très ambitieuse, sa mère a la réputation d’être de mœurs légères. À l’âge de 18 ans, Gabrielle a déjà un amant, Roger de Bellegarde, grand écuyer de France
– et accessoirement ancien mignon d’Henri III – et c’est lui qui la présente au roi Henri IV après lui avoir vanté ses qualités ! Le roi est conquis… mais, maline, la belle mettra six mois à accorder ses faveurs au monarque « sentant fort de l’aile et du gousset2 ».
Julienne-Hippolyte (à gauche), la jeune sœur de Gabrielle (à droite), pince son téton droit, rappelant ainsi son état de femme enceinte : celle-ci tient dans la main gauche l'anneau symbole de l'amour du roi. Derrière elles, une servante coud une layette. La scène symbolise l'enfant à venir, César, qui scellera définitivement l’amour du roi pour Gabrielle.
Une famille comblée d’honneurs
Devenue la favorite du roi, la belle Gabrielle s’installe à la cour : pour respecter les convenances, Henri IV a pris soin de la marier à Nicolas Damerval de Liancourt et de les faire divorcer juste après pour rendre à sa maîtresse sa liberté. Très épris, il lui octroie le marquisat de Montceaux et le château de Montceaux-lès-Meaux
puis le duché de Beaufort. Sa famille n’est pas oubliée : le père de Gabrielle devient gouverneur de l'Ile-de-France, son frère,
François-Annibal, évêque de Noyon et ambassadeur de France à Rome et l’une de ses sœurs abbesse de Maubuisson. Quelques années plus tard, trois enfants sont nés : César (1594-1665), le duc de Vendôme, Catherine-Henriette (1596-1663), dite Mademoiselle de Vendôme et Alexandre (1598-1629), dit le chevalier de Vendôme. Séparé de son épouse légitime Marguerite
de Valois (la reine Margot) après une union stérile, le roi les a légitimés. C’est alors qu’il envisage d’épouser Gabrielle, enceinte de leur quatrième enfant. Il en fait part à la cour, ce qui ne plaît évidemment ni au peuple
– qui l’a surnommée « la duchesse d’Ordures » – ni au pape Clément VIII, ni à la reine en titre.
Mais, alors qu’elle consomme un citron glacé lors d’un dîner, Gabrielle d’Estrées, la « presque reine », est prise d’atroces convulsions : elle perd son enfant et s’éteint trois jours plus tard, en avril 1599. On attribua cette mort providentielle à un empoisonnement commandité par l’épouse bafouée… alors que la favorite aurait en réalité été victime d’éclampsie puerpérale, une pathologie de la grossesse.
Des funérailles royales
Au lendemain de sa mort, Henri IV écrivit : « Mon affliction est aussi incomparable que l’était le sujet qui me la donne. Les regrets et les plaintes m’accompagneront jusqu’au tombeau. La racine de mon cœur est morte et ne rejettera plus… » Gabrielle eut droit à des funérailles royales et Henri IV porta le deuil, malgré l’interdiction faite aux monarques. Il épousera pourtant, en 1600, Marie de Médicis, dont il aura six enfants, dont le futur Louis XIII.
Le château de Cœuvres-et-Valsery, lieu de rencontre du roi et de Gabrielle Construit entre 1552 et 1575, pour les parents de Gabrielle d’Estrées, le château de Cœuvres-et-Valsery est connu comme le lieu de rencontre du roi Henri IV et de la jeune femme. Propriété privée, il a subi ensuite les démolitions de la Révolution et de nombreuses transformations.
HISTORIQUE DES CALENDRIERS
Almanach des Postes en 1874 (Photo Ebay)
Le calendrier : un outil nécessaire aux Hommes
Pour tous les Hommes civilisés, ou sur le chemin de la civilisation, il est important de se repérer dans le temps. Ces repères temporels permettent aux différents peuples de fixer certains événements communs et de planifier l'agriculture tout en étant en adéquation avec l'astronomie.
Au fil du temps les peuples ont adapté les calendriers à leurs usages, leurs coutumes et leurs besoins1, par exemple tous les pays ne fêtent pas le Nouvel An au même moment.
Il existe 3 types de calendrier :
Histoire et évolutions du calendrier
Dans un premier temps les peuples durent diviser le temps en jours, en mois et en années. Pour cela ils se sont basés sur plusieurs phénomènes astronomiques3 :
le jour solaire qui sépare les 2 levers ou les 2 couchers du soleil (environ 24 heures) ;la lunaison qui est l'intervalle de temps séparant 2 nouvelles lunes.
Le premier calendrier a été élaboré au 3e millénaire avant Jésus-Christ par les cités de Babylone4, bien qu'un calendrier daté au 5e millénaire avant J-C ait été découvert dans le sud de l'Égypte, à Nabta Playa6. Ce tout nouveau calendrier était basé sur les mouvements de la lune et comptait 12 mois composés de 29 ou 30 jours. Il était possible de rajouter des jours, ou même des mois supplémentaires pour rester en adéquation avec les différentes saisons de l'année.
Le calendrier de Nabta Playa reconstituté au musée de la Nubie à Assouan.
La calendrier est très petit comme le montre cette photo tirée de l'ouvrage African Cultural Astronomy.
Raymbetz / CC-by-sa
Les calendriers, un objet de tous les jours
Ensuite, les Égyptiens ont décidé de remplacer ce calendrier lunaire par un calendrier solaire composé de 12 mois et qui comptait 365 jours.
Pour le calendrier solaire, les concepteurs se sont basés sur 4 points de repère :
Le premier calendrier romain a vu le jour au 7e siècle avant J-C. Ce calendrier lunaire comptait 304 jours et commençait au mois de mars. Des jours étaient ensuite ajoutés pour égaler l'année solaire. Cette période rajoutée devient ensuite les mois de janvier et février. En 46 av. J.-C., pour revenir en adéquation avec les saisons, Jules César décida d'adapter le calendrier égyptien au calendrier agricole pour créer le calendrier julien. Avec ce dernier l'année comptait 365 jours et une année bissextile tous les 4 ans.
Plusieurs siècles après, les astronomes se sont rendu compte que César avait fait quelques erreurs et que le calendrier était en décalage avec le cycle des astres. En 1582 le pape Grégoire XIII a décidé de réformer à nouveau le calendrier et a créé le calendrier grégorien. Depuis cette époque le début de l'année est fixé au 1er janvier.
En 1785, en France, le poète François Fabre d'Églantine a composé le calendrier républicain, aussi appelé calendrier révolutionnaire ou calendrier des Français. Ce nouveau calendrier associe chaque jour avec un produit du terroir et non plus avec un saint, les semaines deviennent des décades et les mois ont des noms liés aux saisons.
Avec ce nouveau calendrier, François Fabre d'Églantine montre sa volonté d'affaiblir les rites chrétiens. En 1806 Napoléon 1er remet en place le calendrier grégorien. Aujourd'hui, le calendrier grégorien est utilisé dans la plupart des pays, mais le calendrier lunaire est encore utilisé dans la religion musulmane par exemple.
Aujourd'hui les calendriers sont devenus des outils du quotidien. Ils permettent d'avoir les dates de certaines célébrations, de programmer des vacances, ou encore de noter des rendez-vous.
Almanach des Postes de 1876, illustré par une gardeuse de chèvres dans les Vosges
Crédit Photo Ebay
Les calendriers sont aussi sous forme numérique. Avec l'évolution des technologies il est désormais possible d'avoir son agenda sur son téléphone et toujours à porter de main. Certains calendriers sont aussi utilisés comme élément de décoration comme les calendriers à l'effigie de certaines célébrités ou sportifs comme celui des Dieux du stade.
Preuve de cette nécessité de se repérer dans le temps, les calendriers servent aussi dans le commerce. Pour les soldes par exemple un calendrier précis est fixé.
Histoire du vase de Soissons
A la fin du 5ème siècle, Clovis mène campagne contre les rebelles à son autorité. Le butin de ces expéditions est alors traditionnellement partagé entre les hommes de l’armée franque. Au lendemain de la bataille de Soissons, Saint Remi, évêque de Reims, demande à Clovis de lui rendre un vase très précieux auquel il tient particulièrement et qui avait été pillé par un soldat de l’armée franque.
Au moment du partage du butin qui doit se faire par tirage au sort comme se veut la tradition, Le roi CLOVIS reconnaît un magnifique vase resplendissant comme étant celui de l'évêque. Il demande donc à ses soldats de le lui réserver afin de le restituer ensuite à ce personnage religieux important.
Un de ses hommes, furieux qu'il ne respecte pas la tradition, prit alors le vase et le jeta au pied de Clovis en déclarant:"Tu n'auras que ce que le sort te donneras !", et d'un coup, brisa le vase.
L’année suivante, Clovis passe ses guerriers en revue au champ-de-Mars. Reconnaissant celui qui l’avait outragé, il lui reproche d’avoir mal entretenu ses armes, lui prit sa hâhe et la jetta sur le sol. Le soldat voulu la ramasser, mais Clovis lui coupa la tête en disant:" Ainsi as-tu traité le Vase de Soissons ! .
"Tu te souviendras du vase de Soissons !".
Pour les nostalgiques de Soissons et les Axonais, voici le lien d'une page Facebook
Le bunker oublié d'Adolf Hitler deMargival
Imaginez, au nord de Soissons, 90 kilomètres carrés de zone militarisée, défendue par 475 bunkers de béton armé. 22 000 ouvriers, la plupart français, y ont travaillé
sans relâche de septembre 1942 à mars 1944. Objectif : bâtir le quartier général du Führer en cas de débarquement allié à l'Ouest. Le 17 juin 1944, Adolf Hitler y est venu en personne pour discuter âprement avec ses maréchaux Rommel et von Rundstedt de la marche à suivre face à l'avancée alliée. On connaissait son séjour à Paris et à Rethondes, les 24 et 25 juin 1940. On connaissait la fameuse entrevue de Montoire avec Pétain en octobre. L'Histoire, par contre, a enfoui ce troisième séjour de Hitler en France, cette journée à Margival (Aisne), site au destin méconnu et contrasté, qu'une petite association, l'ASW2, tente de sauver de l'oubli et de l'ensevelissement. Un cadre en apparence bucolique, mais jalonné de bunkers.
L'idée de Margival est née à l'été 1942. Les Anglo-Canadiens viennent de rater un débarquement à Dieppe, mais les Allemands ont compris qu'un jour ou l'autre il y aura du nouveau à l'Ouest. Il faut bâtir un QG en France. Nom de code : le Ravin du loup (Wolfsschlucht ou W2), en référence à la Tanière du loup de Hitler à Rastenburg. Pourquoi Margival ? Les Allemands, qui songent déjà à protéger le train de Hitler, y trouvent un tunnel long de 600 mètres : la ligne Paris-Laon passe là, en plein milieu. La vallée très encaissée facilite le camouflage. La zone est aussi située à mi-distance entre le Pas-de-Calais et la Normandie et on dénombre, dans les environs, plusieurs gares de triage et six aérodromes. Par ailleurs, il existe déjà une ligne à haute tension et des sources d'eau indispensables pour fabriquer le béton (250 000 m3 seront utilisés). Dernier atout : on se trouve en zone interdite. Margival a donc tout pour plaire. Placé sous la tutelle de l'organisation Todt, le chantier procède à des expropriations en masse sur un rayon de 6 kilomètres. Huit villages sont concernés, qui seront évacués en mars 1944. Entre-temps, l'opération aura fourni du travail à toute une région : la main-d'oeuvre est composée de prisonniers de guerre, de droit commun, de requis, mais aussi de volontaires." Quelques anciens du coin ont travaillé ici ", précise Didier Ledé, président de l'ASW2, qui nous fait visiter la zone aujourd'hui circonscrite à 2 kilomètres carrés, où surgissent une quarantaine de bunkers. Il y a le bunker n°5, dit " Constance ", long de 108 mètres, qui fut le plus grand centre de transmissions allemand de la guerre : grâce aux 600 lignes installées, l'état-major était en liaison avec l'Europe entière. L'ex-bunker de l'état-major s'étend sur 92 mètres. Celui du Führer, décoré d'un bas-relief de Napoléon à cheval, dépassait en dimensions son QG de la Tanière du loup. En 2007, l'intérieur a été incendié car, malgré ses clôtures, le site du W2 est la proie des vandales : durant la visite, on surprendra un intrus en train de casser un tableau électrique pour récupérer des fils de cuivre.
Hitler aurait dû aller au W2 juste après le 6 juin 1944. Mais l'offensive russe du 8 juin le retient en Prusse-Orientale. Pendant dix jours, ses maréchaux Rommel et von Rundstedt tentent de le convaincre de déplacer vers la Normandie la XVe armée basée dans le nord de la France. Mais Hitler refuse : les services secrets allemands sont encore persuadés que le vrai débarquement aura lieu dans le Pas-de-Calais. Agacé par un rapport alarmiste de Rommel, rédigé le 15 juin, Hitler débarque à l'improviste deux jours plus tard. L'ex-petit caporal connaît bien la région. En novembre 1917, il a été en convalescence dans une ferme voisine à Cerny-lès-Bucy et, en mars 1918, il a passé une semaine de repos à Laon, situé à 15 kilomètres au nord. Ce 17 juin 1944, il atterrit à Metz, avant d'être conduit en voiture jusqu'à Margival, où il a convoqué ses deux maréchaux à 9 heures. Grâce aux Mémoires du général Speidel, présent ce jour-là, on sait tout ce qui s'est dit lors des réunions, qu'une alerte aérienne interrompra durant une heure en fin de matinée. Rommel réitère sa demande et exige aussi que la division Das Reich soit punie pour le massacre d'Oradour-sur-Glane. Hitler, furieux, le rabroue et brandit l'argument des V1 et des V2. Justement. En fin de journée, le général Jodl lui apprend qu'un V1 parti de Vignacourt, dans la Somme, est venu s'écraser le matin même, à 4 h 30, à 3 kilomètres de Margival, dans le village bien nommé d'Allemant. Ce V1 est juste une coïncidence, mais Hitler, qui devait aller visiter le front de l'Ouest, se saisit du prétexte pour rentrer en Allemagne : " Le W2 n'est pas un endroit sûr dans une France remplie de terroristes ", confie-t-il à Speer.
Le 26 août, le W2 réceptionna aussi un ordre qui aurait dû bouleverser l'Histoire. On connaît la demande transmise à von Choltitz : " Brûlez Paris ! " Apprenant qu'il n'en a rien fait, Hitler exige le 26 août que tous les V1 et V2 soient lancés sur la capitale. Mais le général Speidel, qui reçoit l'ordre par téléphone au W2, a été attaché militaire à Paris de 1933 à 1935. Il ne dit pas un mot au maréchal Model, absent ce jour-là. Paris a donc été sauvé ici, à Margival, mais l'Histoire l'a oublié. L'ironie veut que Speidel reviendra sur les lieux en 1957 comme général de la Bundeswehr et chef des forces armées de l'Otan, qui y a installé dès 1950 son poste de commandement n°2. En 1967, quand la France quitte l'Otan, le camp passe à l'armée française, qui y forme ses commandos .
En 1995, des travaux estimés à 800 millions de francs modernisent l'endroit, qui doit accueillir les commandos antiterroristes. Puis l'armée lève brusquement le camp (Plan armée 2000) et le site est la proie des ferrailleurs avant qu'en 2000 la zone soit revendue à trois villages, Margival, Laffaux et Neuville-sur-Margival. Depuis 2007, l'ASW2, composée de quelques bénévoles, a défriché ce lieu. Elle a aussi dégagé la piscine creusée au pied de l'ancien Tee-Haus, où le 17 juin 1944 l'on déjeuna de riz, de haricots verts, de fromage blanc, auxquels Hitler rajouta un nombre incroyable de pilules.
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